Trains des Amériques

Réseaux

The Woody Butte Tram Line Co

Sauf mention contraire, Texte et photos : Woody
Trains des Amériques, janvier 2023

Coup de cœur découvert lors de la 4e Convention de train US au Cendre, fin avril 2022, ce merveilleux réseau pizza en HO9/HOn30. Comment ne pas craquer ? Un tracé tout doux, dans un décor savamment pensé et laissant plein de place à la nature, mais ne laissant pas l’aspect artistique de côté, Woody nous détaille sa philosophie modélistique.

J’ai débuté la construction de ce réseau fin 2019, car j’aime construire du matériel roulant en HOn30, et je n’avais rien d’autre à l’époque qu’un modeste « locodrome » pour faire évoluer mes compositions ; ce premier projet de réseau naît donc de la volonté de disposer d’un écrin pour faire circuler et mettre en valeur mes créations. J’ai souhaité situer le réseau quelque part dans le Colorado, car j’aime beaucoup les paysage boisés et escarpés qu’offre cet État. Le réseau représente une petite ligne de 30 pouces d’écartement destinée à desservir une modeste installation minière par le biais d’un petit embranchement, dont le tracé serpente dans un environnement boisé et rocheux.

Le plan de voie, un 8 replié sur lui-même, a été largement inspiré par un micro-réseau de Pierre Lherbon (UAICF) vu sur le blog Rails Vagabonds, mais comme je vis en appartement, j’ai dû composer avec un cahier des charges strict, avec la nécessité d’avoir un ensemble compact (autours des 60cm de côté max), léger, transportable, et réalisable avec un budget réduit. Après réflexion, un réseau de forme circulaire, dit « réseau pizza » ou « pizza layout », m’a semblé être ce qui répondait le mieux à mes exigences : le réseau se présente donc sous la forme d’une pizza de 610mm de diamètre dont le profil de ligne est plutôt rude : rayon minimum de 140mm, et surtout des valeurs de pentes proches des 6%. Si les possibilités d’exploitation sont assez réduites du fait de la simplicité du plan de voie, l’accent a été mis sur la qualité du décor et un arrangement scénique permettant de ne pas observer simultanément tous les points d’intérêts du réseau.

Infrastructure et voie

L’infrastructure du réseau est assez simple : une planche de MDF sur laquelle est vissée une structure en croisillons, destinée à soutenir les chandelles du plan de voie ; le plan de voie est constitué d’une épaisseur de contreplaqué de 5mm sur lequel est collé une couche de Dalosol (isolant pour parquet en matière fibreuse et dense, semblable à l’Homasote employée par les modélistes américains).

La voie et l’unique aiguille sont de construction intégrale et posés sur traverses individuelles en bois exclusivement. Les rails au code 83 sont positionnés avec des sections de travelage de voie courbable pour garantir le bon écartement, puis ceux-ci sont collés sur les traverses (débitées dans de simples allumettes de 2x2mm) et fixés définitivement avec des crampons réalisés à partir d’agrafes du commerce.

La structure supportant le décor est réalisée avec du fil de fer et du grillage de moustiquaire fin, puis recouvert de bande plâtrée faite maison, constituant un hardshell solide sur lequel sont disposés différents moulages de rochers. L’ensemble est mis en couleur avec des peintures acryliques puis recouvert d’une couche de base constituée d’un mélange de sable fin et de pigments.

À lire également :

Mickaël Harbour : un port en expo

Le réseau est équipé d’un système de rotation continue motorisée, fonctionnalité qui me paraissait indispensable en expo comme à la maison pour pouvoir profiter des différentes scènes sans intervention manuelle. Le mécanisme est relativement simple : un roulement de plateau à fromage, trouvé à bas prix, est fixé au soubassement du réseau, dont une des bagues est entraînée par un motoréducteur avec un galet d’adhérence.

Décor et exploitation

La majorité des éléments de décor sont de construction personnelle, notamment les nombreux pins qui sont fabriqués selon la méthode chère à Alexandre Zelkine mais adapté à ma manière, puisque j’utilise des branchages d’Asparagus Plumosus séchés au lieu du Caspia qui est difficile à trouver en France.

D’un point de vue scénique, le réseau est globalement organisé autour de trois points d’intérêts : la zone des deux trestles, la zone longeant la haute paroi rocheuse puis la zone de l’embranchement, ces différentes zones étant plus ou moins délimitées par certains éléments de décor.

Le parc de matériel remorqué est constitué de boxcars, tankcars, flatcars principalement, de constructions personnelles ; quelques berlines de mines et coach cars proviennent de chez Minitrains. Le parc de matériel moteur se limite pour le moment à deux engins, un Plymouth JDT lourdement modifié et redécoré, et une vapeur 0-4-0 F&C qui devrait l’être également ; tous deux proviennent de chez Minitrains, et présentent de bonnes performances de traction.

Quand le réseau n’est pas utilisé en mode « tourne-en-rond », son exploitation est on ne peut plus simple et consiste à acheminer un convoi de la section de voie cachée vers l’embranchement, ce qui me conviens amplement. Le réseau est évidemment exploité en analogique, j’utilise pour cela une commande Bluetooth par smartphone Monocacy Train, ludique et performante mais dont le fabricant a malheureusement cessé la production.

En conclusion

Le réseau a été terminé juste à temps pour être exposé lors de la 4e Convention de train US au Cendre, fin avril 2022. J’ai apprécié travailler sur ce projet, qui m’a permis de bien progresser dans de nombreux domaines ; par ailleurs, ce genre de petit réseau permet de montrer que l’on peut réaliser un réseau un minimum exploitable sans avoir besoin d’une surface ou d’un budget considérable.


Sauf mention contraire, le texte et les photos de cet article sont disponibles sous licence Creative Commons BY-NC-SA.

Crédits : sauf mention contraire, texte et photos par Woody ; CC-BY-NC-SA ; Trains des Amériques, Trains des Amériques.

Permalien : https://www.trainsdesameriques.fr/?article135