CAN-AM, abréviation qui n’est pas sans rappeler celle du ’’Canadian-Américan challenge’’, un championnat automobile qui se déroulait en Amérique du Nord entre 1966 et 1987.
Et ’’O 2-rails’’, car c’est une tournure qu’utilisent les américains pour faire une distinction avec l’échelle O 3-rails dont la voie est équipée d’un rail central pour l’alimentation en courant électrique du matériel roulant, un système très répandu aux USA (que propose entre autres Lionel, pour ne citer que le fabricant le plus connu).
Le 2-rails s’avère par ailleurs plus réaliste (voie, roues, bogies) que le 3-rails, d’où mon choix.
Ce réseau n’a pas la prétention de représenter fidèlement une zone géographique réelle, mais plutôt une évocation fantasmée de l’Amérique du Nord et d’un probable trafic ferroviaire de marchandises entre les deux nations que sont le Canada et les États-Unis.
Après plusieurs réseaux SNCF modulaires HO ’’tour de pièce’’ de grandes dimensions dont le décor ne fut jamais terminé (et qui ont été démontés depuis), je ne souhaitais pas réitérer une semblable situation et optais d’emblée pour un projet plus raisonnable avec un impératif : le terminer assez rapidement.
Je souhaitais également changer d’échelle, l’âge aidant et la vue déclinant un peu, c’était là un excellent prétexte pour un nouveau départ avec l’échelle O, et tant qu’à faire, avec du matériel roulant américain qui m’attirait depuis des lustres et que je n’avais que timidement commencé à acquérir à l’échelle HO.
Enfin, pour le confort, je décidais d’investir une pièce – chauffée en hiver celle-ci – autre que celle non chauffée et dédiée jusque-là au P’tit train dans notre grande maison.
Très fortement inspiré par l’original réseau US en forme de L,’’Illinois Switching’’ de l’allemand Lars Gerber et limité cette fois par la place disponible, l’option exploitation ’’point à point’’ s’est imposée et conséquemment celle de multiples manœuvres qui agrémenteraient le jeu… un grand classique en quelque sorte.
Toutefois, je ne voulais pas non plus limiter le décor et l’ambiance à un environnement exclusivement industriel et dédié au fret. Pour le plaisir des yeux, une partie du réseau en L allait donc être consacrée à la représentation d’un quartier d’une ville typique, et surtout, marqué par l’empreinte du ’’street running’’ très courant dans de nombreuses cités des USA (tout comme sur le réseau de Lars Gerber !).
Pour le plan de roulement, j’ai adopté ce que les américains pratiquent à présent assez couramment : des plaques de polystyrène extrudé de 4cm d’épaisseur. Et pour la structure, volontairement légère, un jeu de cornières métalliques de petite section et quelques pieds en tasseau de section 4X3cm. Seuls les deux modules recevant les aiguilles ont été réalisés en CP de 10mm afin de permettre l’installation en façade de tirettes munies de renvois d’angles pour manœuvrer aisément les aiguilles.
Le réseau est numérisé et fonctionne avec une Multimaus Roco. Un interrupteur type 2 circuits/3 positions permet toutefois de basculer sur une alimentation analogique pour le matériel non encore équipé de décodeur.
Un pont transbordeur à 3 voies est situé à l’extrémité droite du L. Il est assez long pour recevoir une loco + un wagon et permet ainsi davantage de manœuvres, et/ou de simplifier celles-ci afin de remettre une machine en tête de convoi.
L’essentiel du décor se compose de bâtiments industriels, d’immeubles citadins typiques et quelques maisons individuelles pour la partie ville. Pour leur réalisation, souhaitant là encore pouvoir mener à bien rapidement cette phase généralement très chronophage et par conséquent très longue, le choix du principe du CLAP s’est alors imposé avec évidence.
C’est ainsi, qu’après la pose de la voie, puis avoir entrepris quelques réalisations avec ce procédé, j’ai eu très rapidement le plaisir de manœuvrer mes trains dans un décor déjà bien avancé.
Seuls quelques rares bâtiments ont fait (ou feront) l’objet d’une construction en scratch, telle la concession/garage VW qui figure en bonne place actuellement sur le réseau.
Le CLAP, est une méthode intéressante car très rapide pour la réalisation de bâtiments divers à partir de photos réelles typiques des constructions des USA. Très répandue aux États-Unis et appréciée par les modélistes toutes échelles confondues, cette technique de fabrication fera probablement l’objet d’un prochain article, ici, dans Trains des Amériques.
À présent, on peut considérer que le gros œuvre est terminé et, outre les panneaux de fond de décor à placer, il me reste à apporter une multitude de petits détails : les bandes jaunes de signalisation sur les routes, un deuxième jeu de feux clignotants avec panneaux ’’Rail road Crossing’’ à placer en ville, l’aménagement de l’atelier du garage VW, arborer ça et là pour agrémenter d’un peu de verdure ce décor pour le moins minéral, quelques figurines à ajouter, etc… ce que je vais entreprendre tranquillement.