Bien entendu, les termes anglo-américains ont déjà fait leur trou dans notre vocabulaire francophone européen : kitbash, fine-scale, code (pour le rail)... Il reste des termes qui peuvent parfois être obscurs.
Conception du réseau
- Givens and Druthers
Given, Druther Méthodologie de conception d’un réseau, consistant à faire deux listes : celles des impératifs et celle des préférences personnelles.
Les Givens (les « impératifs ») sont des éléments qui ne sont pas négociables ou qui ne peuvent pas être changés : taille du lieu accueillant le réseau, portée de vos bras, budget, temps disponible, échelle utilisée (qui impose certains volumes et certaines normes), thématique du réseau (qui joue sur la taille des trains ou des industries), etc. Cette liste doit rester courte.
Les Druthers ( les « préférences ») sont les éléments que vous souhaiteriez avoir, mais qui restent négociables. Cette liste peut être longue, mais elle sera prise en compte qu’une fois que tous les givens ont été posés sur le plan.
La liste des druthers est ordonnée ordre de priorité pour le modéliste. Cela nécessite de faire un choix d’ordre d’importance quant aux préférences. Par exemple :
Givens (impératifs) Druthers (préférences) - Espace disponible : une étagère de 2 mètres par 40cm
- utiliser l’échelle HO
- avoir un dépôt
- avec une rotonde
- avoir une gare de triage
- avoir un canyon
Ici, du fait des impératifs listés, le projet n’aura pas sans doute pas d’autres éléments que les deux première préférences listées.
Le terme « druther » vient d’un jeu de mots : « you’d rather » (« vous préféreriez ») a été déformé oralement, puis transcrit en « druther ».
Le terme a été inventé par John Armstrong.
Iain Rice utilise les termes de « Want » (pour les préférences) et « Limitations » (pour les impératifs).
- Layout design element
LDE Désigne une conception de réseau où les scènes clés d’un lieu réel sont représentées de manière convaincante, même si elles sont compressées ou réduites. L’important est qu’une personne connaissant le site, le bâtiment ou la scène reconnaisse le LDE choisi.
Terme popularisé par Tony Koester.
Iain Rice utilise ce concept avec deux règles supplémentaires :
- Selective Compression
« Compression sélective ».
Méthode pour reproduite une scène existante en conservant sa plausibilité, toute en la faisant rentrer dans les contraintes d’un réseau miniature.
Cela est rendu possible en retirant quelques mètres de voie ou une, deux portes à un long hangar (ou douze pour un très long hangar), tant que la scène reste plausible et reconnaissable.
La compression sélective est un composant clé du principe des Layout design elements.
- Spaces between Places
Principe de conception d’un réseau, où chaque scène clé (LDE), dense en éléments de décor et en détails, est séparée des autres par des zones plus neutres permettant à l’œil de se reposer.
Terme popularisé par Gerry Leone.
- nolix
Type de réseau double-deck, où la voie principale est en rampe, permettant aux trains de changer de niveau progressivement sans avoir a passer par une rampe hélicoïdale (« helix »).
Construction du réseau
- The One Module Approach
TOMA Technique de construction d’un réseau consistant à diviser ce réseau en modules et à ne travailler qu’un seul module à la fois. L’objectif est de permettre de travailler sur un seul élément, sans se disperser.
Terme popularisé par Joe Fudgate à partir des années 2010, bien que le concept existe depuis longtemps en Europe.
Un module après l’autre !
La taille du module importe peu, l’important est de le terminer avant de passer au prochain.
Photo : BEn, CC-BY-NC-SA, source
- benchwork
Superstructure (du réseau).
- Plywood Pacific
Plywood landscape, Plywood land Décrit un réseau dont le seul décor est le contreplaqué (« plywood ») non-décoré de la structure.
- shadow box
Une « boîte à ombre », désignant un principe de présentation du réseau avec une délimitation claire des scènes par le biais d’un habillage sombre.
Le terme est arrivé dans les années 1990 en Europe francophone, et a été rapidement transformé en « showbox ». Le glissement est sans doute du au fait qu’un showbox (de « show », « montrer », et « boîte », « box ») est souvent montré en expo (en show) et permet de montrer le réseau miniature.
Le matériel et les modélistes
- Shake the box kit
Kits de matériel roulant réputés très faciles à assembler : il y a juste à « secouer la boîte ».
Entre la fin de la Seconde Guerre mondiale et le nouveau millénaire, de nombreux kits de wagons étaient disponibles en Amérique du Nord. Il reste quelques fabricants, comme Accurail ou Bowser, proposant principalement des modèles de wagons de la première moitié du XXe siècle.
Tous les éléments du modèle sont moulés dans une teinte réaliste et la caisse du wagon déjà décorée avec tous les marquages nécessaires. Seuls les bogies, le lest, les attelages et les détails (trappes, tuyauteries, portes...) restent à assembler. Ces kits sont donc moins chers qu’un modèle prêt à rouler.
- ready-to-run
RTR Type de matériel ferroviaire prêt à rouler à sa sortie de la boîte.
Il s’agit de la norme actuelle, mais cela n’a pas toujours été le cas : plus d’un modéliste a grandi avec des kits à monter.
- 15 minutes a day
Manière de pratique le modélisme, en se forçant à passer au moins 15 minutes à travailler sur le réseau ou ses composants directs, ou à préparer ce travail.
- Master Model Railroader
MMR Littéralement « Maître.sse Modéliste ferroviaire ».
Titre octroyé depuis 1961 par la NMRA aux modélistes ayant prouvé leur niveau en modélisme et autour du modélisme ferroviaire.
En juillet 1991, Mary Miller est la première femme à recevoir le titre de Master Model Railroader ; sept autre femmes ont suivi depuis.
Au mois d’octobre 2022, le site de la NMRA liste 720 MMR (le 156 a été retiré pour triche).
Le titre est obtenu en effectuant des travaux suivant un référentiel, qui sont ensuite évalués par d’autres modélistes. Il faut alors obtenir sept [1] des onze certificats, dont au moins un dans chacune des quatre catégories :
- Équipements ferroviaires
- Matériel moteur (Motive Power)
- Matériel remorqué (Cars)
- Décors
- Structures (Structures)
- Décor (Scenery, ajouté en 1963)
- Construction d’après prototypes (Prototype Models, ajouté en 1985)
- Ingénierie et exploitation
- Ingénierie civile (Model Railroad Engineer - Civil)
- Ingénierie - Électricité (Model Railroad Engineer - Electrical)
- Chef Dispatcher
- Au service du hobby
- Rôle officiel dans l’association (Official)
- Bénévole de l’association (Volunteer)
- Auteur (Author)
La plupart de ces certificats évaluent la qualité de réalisation et la difficulté du projet présenté.
- Équipements ferroviaires
[1] Six jusqu’en 1985.
Et pour conclure sur une touche de moquerie :
- armchair modeler
Littéralement « modéliste de fauteuil ». Décrit péjorativement un modéliste dont la seule activité est de rester dans son fauteuil, et qui, par conséquent, ne produit rien (à part peut-être des commentaires).
Synonyme : « porch modeler » (« modéliste de porche »).
Un porch typique, avec son fauteuil, mais sans le modéliste
Photo : Judson McCranie, CC-BY-SA, source