Trains des Amériques

Test et essais & Constructions

TTrak : un module pour essayer

Sauf mention contraire, Texte et photos : BEn
Trains des Amériques n°11, Avril 2021

Après avoir lu la présentation du concept de TTrak par gibet_b sur le forum US et dans Trains des Amériques, j’étais très tenté par l’expérience. Et voilà que Kato USA propose un concours sur Twitter ! L’occasion de récupérer quelques bricoles et de se lancer dans l’aventure.

En novembre 2020, je poste une photo sur Twitter présentant ma dernière acquisition : une SD70ACe Kato du BNSF. Et surprise : Kato USA « like » ma photo !

Je regarde donc le compte Twitter de Kato USA par curiosité, et j’y découvre leur concours TTrak. Le but est de créer un module aux normes TTrak et de poster régulièrement sur Twitter l’avancée des travaux sur le mot-clic #KATOttrakprogress.

Ni une ni deux, je réfléchis à ce que je pourrais faire. Pour être honnête, c’est déjà décidé : depuis quelque temps, je pensais préparer un petit réseau modulaire sur le thème de la Californie printanière, destiné à faire rouler des trains. C’est donc le bon moment pour se lancer et de tester ou retenter des techniques.

Petit tour d’horizon des différentes étapes utilisées pour réaliser ce module, avant d’arriver au résultat final !

Au boulot !

La base est très simple : du polystyrène extrudé découpé aux dimensions d’un module.
Il me manque encore un coupon de voie. :)
Je complète le relief avec du Dépron.
Le polystyrène est taillé pour représenter les berges d’une rivière.
Je recouvre l’ensemble avec de l’enduit, pour plus de solidité. J’ai en tête d’avoir deux paysages : à droite une partie très urbanisée, à gauche une partie plus sauvage.
Je peins l’ensembe couleur sable.
Le réseau sera situé en Californie, avec un sol bien sableux !
Quand la peinture sèche, je m’attelle à construire un pont en béton
Du béton en Dépron, certes, mais tant que le résultat final est là...
Est-ce qu’un pont en polystyrène léger tiendra la charge ?
Je fais un essai avec le coupon de voie qui passera dessus, chargé avec tout mon parc de locomotives mon matériel le plus lourd ! :D
Les culées du pont sont faites en carton.
(Pirouette, cacahuète !)

Voilà où en était le module début décembre. Rien de bien sorcier : à part la voie, je n’utilise que des matériaux que l’on peut trouver en grande surface de bricolage et en magasins de loisirs créatifs.

Retour à l’antenne

Après avoir pris un léger break de quelques... mois (et donc du retard cumulé), je me remets à l’ouvrage début mars, 20 jours avant la soumission des photos finales. Le tension monte ! :D

Je soude les fils d’alimentation sous le coupon de voie.
Le câblage respecte les normes TTrak. Par ailleurs, les deux coupons sont soudés ensemble par sécurité.
Il faut que je puisse mettre et retirer la voie régulièrement afin de finir les travaux.
Pour passer les fils d’alimentation au travers de la base en polystyrène, j’utilise une paille en plastique. Ainsi, je réduis les risques d’accrochage de mes fils.
Une paille permet de faire quatre trous.
Les fils seront reliés à un domino, collé sous le module.
Une barrière en une heure
La barrière permet d’éviter de tomber à l’eau ! Elle est faite en une heure, avec des morceaux de fil électrique dénudé, tenus le temps de la soudure sur une planche en bois par des punaises. Ce travail est possible avec un bon fer et surtout du flux de soudure !
La barrière a ensuite été grattouillée avec des limes fines, pour être peinte couleur béton. Dans mon esprit, elle est une relique du temps passé où l’emplacement industriel sur mon module devait faire partie d’une emprise ferroviaire. La barrière sert aujourd’hui d’accrochage aux barbelés que je poserai plus tard pour séparer les lieux.
Le module le 8 mars.
C’est encore un peu le désert...
Couleur et eau
Tous les sols reçoivent une couche de couleur correspondant plus ou moins au sol final.
L’attaque aussi la partie aquatique, en remplissant le fond de la rivière de médium acrylique brillant. Hélas, contrairement à mes précédentes expériences, ce médium Liquitex est très liquide et ne permet pas de sculpter des vaguelettes.
De plus, l’appliquer à une épaisseur supérieure à un simple coup de pinceau sèche difficilement. Ce premier essai, après deux jours de séchage, restait toujours liquide et a donc été raclé.
Dix minutes pour une poubelle
Une chute de carte plastique me sert à construire une poubelle. Pour ce faire, j’ai glané quelques photos et j’ai fait les proportions au doigt mouillé !
Pour me rassurer, j’ai cherché les mesures pour construire les suivantes : 1,3 x 0,88 x 1,04 mm pour une poubelle 4 yards en N. Surprise : mon premier essai était dans les clous !
Point de contrôle
Je regarde si les différents éléments vont ensemble par quelques assemblages à blanc. La guérite du gardien est en cours, la poubelle est déjà là ; on voit les ombres de la grille qui empêche l’accès aux voies.
J’optimise mon temps de travail : je profite du temps de séchage d’un élément du module pour me focaliser sur un élément de détail et vice-versa.
Mise en place progressive des éléments
Les couleurs sont été mixées ensemble, le sable et les rochers viennent peupler la rivière... Dans la cour, la surface asphaltée est faite sur la base d’un carton de correspondance en papier semi-glacé, un matériau que je n’utiliserai plus, car impossible a bien couvrir. La cour sera au final constituée de cinq couches de peinture !
Une petite soif ?
Un distributeur trouvé ici, imprimé sur du papier ordinaire (pensez à régler l’imprimante en qualité maximale), un bout de balsa, et hop ! Un détail immédiatement reconnaissable.

20 mars

Le concours se termine le 22 ! Hurry up !

La végétation apparaît dans le cours d’eau
Le médium pas terrible que j’ai sous la main finit par faire l’affaire, couche après couche. J’ai tenté de le teinter avec un peu de peinture acrylique, ce qui m’a donné cet aspect boueux qui a fini par me convaincre.
J’ai du mettre peut-être dix couches transparentes. À faire le soir avant d’aller se coucher, pour bénéficier du temps de séchage nocturne !
Il est temps de fixer la voie
Le fond de la rivière est fini, c’est le moment de fixer le pont et la voie dessus. Les rails ont été peints en utilisant un mélange de Brun Mimétique 035 et de Gris Allemand 052 de la gamme Air de Prince August. J’ai adoré travailler avec cette gamme de peinture !
La cour s’organise
Je trouve enfin le bon équilibre entre les différents éléments par l’ajout d’un container.
Le poteau d’éclairage sur son socle en béton est fait en tube et en carte plastique.
La peinture des poubelles de gauche a vu de meilleurs jours. L’effet est pourtant râté grâce à l’absence totale de tenue de la teinte Bleu Ciel Intense 65 de Prince August. :( Ce sont mes premiers essais avec leur gamme classique, et certaines teintes s’avèrent de piètre qualité, contrairement à la gamme Air, bien plus fiable.
Des cailloux !
La voie est ballastée pour la rendre un poil plus réaliste, et la rivière gagne quelques rochers issus du jardin. L’eau finit de me convaincre... uniquement sur les photos !
Couleurs dans la cour
Après avoir fait quelques patches d’asphalte et des coulures de poubelles, je procède la peinture de places de parking.
Pour ce faire, je découpe in-situ les bandes dans des morceaux de Scotch spécial « surfaces délicates » à l’aide d’un scalpel. Le scalpel est plus précis que mon X-Acto et me permet de couper le scotch sans toucher à la surface en dessous.
Après avoir peint un premier jeu de bandes, je réutilise le scotch pour d’autres places de parking.
Point de contrôle 2
Le gros des sols est en place. La partie végétale de gauche sera recouverte d’arbres, mais le sols est préalablement rempli d’herbes folles, petits buissons et autres cailloux.
Les éléments dans la cour ont été placés de manière définitive, à part les poubelles, encore sans emplacement fixe.
Pour la voie, j’ai appliqué un lavis noir pour fondre le ballast en plastique de la voie Kato avec mon vieux ballast GPP gris. J’ai également rajouté, ponctuellement, du ballast pour avoir un beau profil sur le bord de ma voie. Touche finale : je passe de la terre à décor couleur sienne le long des rails pour simuler les résidus de freinage. J’ai eu la main un peu lourde : on dira que ça freine sec à cet endroit ! :D
À cette étape, il ne me reste plus grand chose à faire.

21 mars

Une pile manque !
Cela faisait longtemps que j’hésitais : le pont manque d’une pile. Après avoir vu quelques images, je me lance au dernier moment pour ajouter cet élément qui me semble à présent indispensable !
On fait au plus vite :)
Un empilement de Dépron collé à la colle blanche est mis en forme. Puis l’ensemble est recouvert de scotch de masquage. Un fin morceau de papier est ensuite venu évoquer une corniche pour cacher la misère parachever l’ensemble.
La rivière est raclée
La pile est ensuite fixée en place avec du médium ; un peu de sable est ensuite ajouté.
Du barbelé pour bien faire
Caractéristique des abords de chemins de fer en milieu urbain, les rouleaux de barbelés ne pouvaient pas manquer sur ce module. Ils sont faits avec un brin de fil électrique multi-brin, roulés sur un cure-dents, et colorés avec de la peinture Tamya.
Un poteau au top
Quelques bouts de plastique me permettent d’ajouter deux poteaux électriques à la scène.
Technique habituelle pour les arbres : du zeechium floqué en différentes teintes.
Madame a aide à gérer les volumes et les couleurs, sa première expérience de modélisme !
Le poteau a été peint et mis en place.
Contrôle final !
Tout est mis en place et fixé. Les quelques arbres à gauche apportent une fraîcheur bienvenue sur la rivière.

Bilan

Mon projet principal Annacis Island, est bien plus grand qu’un simple module. D’ailleurs, je n’en suis qu’à la superstructure, le décor sera fait dans quelques mois !

Ce module était donc l’occasion de faire un peu de décor en N, une première pour moi, plus habitué au HO. Travailler sur une petite surface permet de tester des techniques avec beaucoup d’efficacité plutôt que de se lancer (et se planter) sur une grande réalisation.

J’ai testé plusieurs choses durant cette construction :

  • nouvelles peintures (vivent les Prince August/Vallejo Air !) ;
  • nouveau médium pour l’eau (boarf) ;
  • utilisation du Dépron pour les structures (pas terrible en N) ;
  • utilisation de certains papiers (ne prendre que du mat) ;
  • découverte de nouveaux produits (Gesso, Scotch surfaces délicates)
  • confirmation que de bon outils font de bons résultats (un vrai scalpel !)

Ma main s’habitue à l’échelle. 1:160, c’est petit, mais on peut déjà s’amuser à ajouter plein de détails sympathiques, tels que des panneaux, des poteaux, des éléments imprimés, etc.

Le bilan est donc simple : j’ai envie de refaire un module !


Le concours

Les personnes participant au concours ont partagé leurs progrès en utilisant le mot-clic #KATOttrakprogress, et les résultats finaux sont tous disponibles sur #KATOttraksubmission.

Reste à présent à départager les gagnants ! Vous pouvez le faire jusqu’au 12 avril 2021, sur le site de Kato USA.



Galerie

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Séance photos le 21 au soir.

Dur de trouver la bonne perspective, la bonne lumière... ou de gérer la profondeur de champ avec un téléphone portable !

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Séance photos le 21 au soir.

Dur de trouver la bonne perspective, la bonne lumière... ou de gérer la profondeur de champ avec un téléphone portable !

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À propos de l’auteur

Modéliste ferroviaire depuis l'adolescence, je travaille aujourd'hui sur un réseau en N canadien orienté opérations ferroviaires. J'aime aussi sortir des sentiers battus (la voie étroite n'est jamais loin) et réfléchir à la pratique modéliste.

Voir sa présentation et ses articles.

Sauf mention contraire, le texte et les photos de cet article sont disponibles sous licence Creative Commons BY-NC-SA.

Crédits : sauf mention contraire, texte et photos par BEn ; CC-BY-NC-SA ; Trains des Amériques, Avril 2021.

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