Histoire...
La « BNSF Chicago Sub » est une ligne essentiellement orientée Est – Ouest et elle représente la partie la plus orientale du chemin de fer transcontinental du Nord (« Northern Transcon »), entre Seattle (État de Washington) et Chicago.
Elle a été construite en 1864 par le CB&Q (Chicago Burlington and Quincy), compagnie qui y a fait circuler ses fameux « Zephyrs », trains de voyageurs rapides aux voitures aérodynamiques en acier inoxydable, jusqu’à la vitesse de 160 km/h (100 miles par heure). Cette vitesse remarquable pour l’époque est une des origines du surnom « Racetrack » (piste de course).
Cette vitesse avait pu être autorisée grâce au bon profil de la ligne, à ses longs alignements et à ses quelques rares courbes de grand rayon. Mais après la catastrophe de Naperville, où un rattrapage entre deux trains de voyageurs provoqua la mort de 45 personnes en 1946, la vitesse sur la Racetrack été limitée à 127 km/h (79 miles par heure). Actuellement, la vitesse des trains de voyageurs y est majoritairement de 110 km/h, soit 70 miles par heure. Les trains de fret, eux, y circulent à une vitesse moindre.
Passé sous la bannière du Burlington Northern (BN) en 1970, l’axe fait maintenant partie intégrante du réseau du Burlington Northern Santa Fe (BNSF) depuis sa création en 1995.
...et géographie
La ligne de la Chicago Subdivision proprement dite trouve son origine dès la sortie de la gare d’Union Station. Elle est à quatre voies sur la première partie de son parcours, jusqu’au triage de Cicero, puis elle passe ensuite à trois voies jusqu’à la bifurcation d’Aurora, 61 km plus à l’Ouest. À Aurora, la Chicago Subdivision se sépare en deux branches : l’Aurora Subdivision, qui prend la direction de Minneapolis - Saint Paul puis, au-delà, de Seattle, et la Mendota Subdivision, empruntée par les trains se dirigeant vers le sud de la côte Ouest (Oakland, Los Angeles…).
Ses trois voies banalisées (c’est-à-dire parcourables dans n’importe quel sens, sans restrictions particulières) ainsi que son trafic intense et diversifié en font un de ses attraits pour l’amateur de trains, lui assurant un spectacle varié, sans temps morts… et sont aussi à l’origine de son surnom !
Pourquoi la « Racetrack »… est un vrai champ de courses ?
Sur la Chicago Subdivision, le trafic est dense. Les trains de fret y sont variés : interminables « manifest trains » (trains de marchandises diverses), trains entiers de charbon, de pétrole brut, de voitures neuves, de conteneurs… Ces derniers sont traités au triage de Cicero, importante plateforme multimodale. L’autre triage de la ligne, Eola, assure plutôt quant à lui la formation des trains de desserte locale pour les entreprises embranchées, ou les relais des équipes de conduite [1].
Mais la ligne est aussi parcourue par un important trafic de trains de voyageurs. En effet, c’est l’axe le plus fréquenté par les voyageurs du réseau Metra (le RER de Chicago), dont les rames réversibles ont leur terminus à Aurora. Auparavant exploitées par le BN (et surnommées « dinkies »), elles le sont maintenant par le BNSF, néanmoins sous les couleurs du Metra. Un discret logo BNSF sur le flanc des voitures à deux niveaux vient rappeler cette appartenance.
A côté de ces trains de banlieue, express ou omnibus selon les missions, des trains de l’Amtrak y circulent aussi. Ainsi, on y rencontrera des trains régionaux, assurés par Amtrak Midwest et subventionnés par l’État de l’Illinois, tels le « Carl Sandburg » ou encore le « Illinois Zephyr », lointain héritier de ses ancêtres du CB&Q.
Mais on y verra aussi des trains au parcours beaucoup plus long puisque c’est la ligne qu’empruntent deux trains emblématiques de l’Amtrak pour quitter Chicago : le « California Zephyr » et le « Southwest Chief ». Ceux-ci relient respectivement la « cité venteuse » à San Francisco (via Denver et Salt Lake City) et à Los Angeles (via Kansas City et Albuquerque).
Cette grande diversité de trafics aux vitesses différentes entraîne régulièrement
l’utilisation de deux des trois voies de la ligne pour organiser des dépassements roulants. Il n’est donc pas très rare de voir circuler deux trains en parallèle sur une distance plus ou moins importante, donnant ainsi l’impression… qu’ils font la course ! D’où ce surnom de « Racetrack », conservé par les amateurs.
Pourquoi la « Racetrack » est-elle une ligne intéressante ?
Comme nous venons de le voir, la densité des circulations qui la parcourent est déjà en soi un facteur d’intérêt non négligeable pour l’amateur de trains. Mais la Chicago Subdivision est interconnectée avec un certain nombre de lignes d’autres compagnies, que ce soit directement ou par l’intermédiaire d’opérateurs locaux. Il existe des raccordements avec le Canadian National (CN), le CSX, le Norfolk Southern (NS) ou encore d’autres avec les compagnies locales de l’Indiana Harbor Belt (IHB), du Belt Railway of Chicago (BRC)… Ainsi, en plus de ceux assurés par le BNSF et des différents trains de voyageurs, la « Chicago Sub » voit passer des trains de la majorité des compagnies « class I » nord-américaines !
La « Racetrack » est un axe majeur du Metra. Cela signifie donc que les trains de banlieue y sont nombreux… favorisant le déplacement des amateurs qui souhaitent suivre la ligne sans avoir de véhicule personnel. Il est en effet aisé de prendre un train pour une des gares intermédiaires et de profiter ensuite de ses commodités pour faire du « train spotting » confortablement. De plus, en restant sur les quais, on ne risque guère d’entrer par mégarde dans une zone privée et d’avoir affaire à la police locale ou à la police ferroviaire…
Pour terminer, la « Racetrack » du BNSF peut aussi représenter un intérêt certain pour les modélistes, amateurs de trains en général et de trains de voyageurs plus particulièrement. Pour le fret, le matériel roulant qui la fréquente provient de toutes les compagnies possibles, comme on l’a vu plus haut. Ainsi, peu de risque de faire un « faux pas » éventuel du point de vue du réalisme !
Pour les voyageurs, le matériel Amtrak (ou celui du CB&Q, si on souhaite reculer un peu dans le temps) existe aussi. Voitures et locomotives aux couleurs du Metra, incontournables sur cette ligne, ont été reproduites en modèles réduits, que ce soit en N ou en H0 (avec, pour cette dernière échelle, uniquement du matériel en décoration datant d’il y a quelques années…). Concernant les autres compagnies… la question ne se pose même pas !
Alors ? Une petite course vous tente ?